Vue générale
Le but de l’évangile de Matthieu est de rendre témoignage du fait que Jésus est le Messie annoncé par les prophéties de l’Ancien Testament, et qu’Il a pour mission d’apporter le royaume de Dieu aux hommes. Ces deux thèmes -la Messianité de Jésus et la présence du royaume de Dieu- sont étroitement lies l’un à l’autre et chacun d’entre deux contient un « mystère », une nouvelle révélation du dessein rédempteur de Dieu.
Le mystère de la mission messianique est qu’avant de venir sur les nuées du ciel en tant que Fils céleste de l’homme et d’établir Son royaume sur toute la terre, le Messie doit d’abord venir humblement parmi les hommes en tant que serviteur destiné à souffrir et à mourir. Cela paraissait inouï aux Juifs du premier siècle de notre ère. Au chrétien d’aujourd’hui, Esaïe 53 prédit clairement les souffrances du Messie. Cependant, celui-ci n’est pas mentionné dans ce passage, et le contexte (Es. 48. 20 et Es. 49. 3) fait référence à Israël comme « serviteur » de Dieu. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que les Juifs ne comprennent pas qu’Esaïe 53 se réfère au Messie. Ils attendaient une personne qui viendrait avec puissance et triomphe, comme le promettait l’Ancien Testament.
Le Fils de David est un Roi divin qui régnera dans le royaume messianique lorsque tout péché et tout mal auront été ôtés et que régneront la paix et la justice. Le Fils de l’homme est un être céleste qui régnera sur toutes les nations et tous les royaumes de la terre. L’Ancien Testament ne montre pas comment ces conceptions prophétiques du Roi davidique et du Fils céleste de l’homme sont liées entre elles, ou comment elles peuvent être rapportées au serviteur souffrant d’Esaïe 53. C’est pourquoi les Juifs du premier siècle attendaient un Messie davidique conquérant, ou un Fils céleste de l’homme, et non un humble serviteur du Seigneur, qui viendrait pour souffrir et mourir. Le mystère messianique –la nouvelle révélation du dessein divin- est que le Fils céleste de l’homme doit d’abord souffrir et mourir afin d’accomplir sa mission rédemptrice et messianique en tant que serviteur souffrant et revenir ensuite avec puissance et gloire.
Le mystère du royaume est semblable et étroitement associé au mystère messianique. Daniel 2 décrit la venue du royaume de Dieu de manière vivante, en affirmant que toute puissance qui résistera à Dieu et s’opposera à Sa volonté sera détruite. Le royaume viendra avec puissance et anéantira tout mal et tout règne hostile ; il transformera la terre et introduira un nouvel ordre universel de paix parfaite et de justice. Cependant, Jésus n’a pas offert un tel royaume de puissance ; c’est pourquoi Son message et Sa personne ont fortement troublé Ses contemporains, y compris Ses disciples. Il était fils d’un charpentier, Sa famille résidait à Nazareth et il avait seulement l’air d’un rabbin ! Ses œuvres manifestaient Sa bonté et Son amour, et cependant Il affirmait que dans Ses paroles et dans Ses actes, ainsi que dans Sa personne se trouvait la manifestation du royaume de Dieu. Les royaumes de la terre n’en furent pas ébranlés et la domination odieuse de l’empire romain sur le peuple de Dieu ne fut pas défiée. Mais alors, comment pouvait-on parler de royaume de Dieu puisque les autres royaumes n’étaient pas brisés ou écrasés ? Le fait que le royaume devait d’abord venir sous une forme spirituelle, avant de se manifester avec gloire, était une nouvelle révélation du dessein de Dieu.
L’auteur
Les plus anciennes traditions du deuxième siècle de notre ère attribuent cet évangile à l’apôtre Matthieu.