Vue générale

Le but du quatrième évangile est clairement énoncé dans cette phrase : « Jésus a fait encore … beaucoup d’autres miracles… Mais ceci est écrit afin que vos croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »

Depuis le prologue (1.1-18) et son point fort : « nous avons contemplé sa gloire » (v.14), jusqu’à la conclusion que constitue la confession de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (20.28), le lecteur est constamment poussé à s’agenouiller en signe d’adoration. Jésus se présente comme étant plus qu’un simple homme : Il est même plus qu’un envoyé surnaturel ou un représentant de la Divinité. Il est Dieu en personne, venu en chair.

Cependant, dans leur attente d’un Rédempteur (1.19-26), les Juifs avaient besoin qu’on leur prouve que Jésus était bien le Messie promis par l’Ancien Testament. Jean se charge de nous présenter ces preuves. Les miracles et les discours qu’il nous rapporte représentent vingt jours du ministère public de Jésus qui a duré en réalité près de trois ans. L’apôtre les a soigneusement sélectionnés pour montrer de manière dramatique que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. Les huit miracles ou signes ne nous révèlent pas seulement Sa puissance : ils attestent Sa gloire, qui est celle du porteur divin de la grâce rédemptrice. Jésus est le grand « Je suis », le seul véritable espoir d’une race désespérée. L’eau changée en vin, les marchands et les animaux réservés au sacrifice chassés du temple ; le fils de l’officier royal guéri à distance ; le paralytique délivré le jour du sabbat ; les pains multipliés ; Jésus marchant sur les eaux ; la vue que recouvre l’aveugle-né ; Lazare rappelé d’entre les morts : tous ces miracles révèlent qui est Jésus-Christ, et ce qu’Il fait. Progressivement, Jean nous Le dépeint comme étant la source de la vie nouvelle, l’eau vive, et le pain de vie. Même Ses ennemis reculent devant le « Je suis » qui accepte volontairement la souffrance de la croix (18, 5-6).

Cherchant à sauver l’homme du péché et du malheur, et à le rétablir dans une communion divine et sainte, l’éternel Logos fait de ce monde Sa résidence temporaire (1.14). Par Sa grâce, l’homme déchu redevient apte à demeurer en Dieu (14.20) et dans les résidences éternelles (14, 2-3). En Sa propre personne, Jésus accomplit les prophéties et les fêtes de l’Ancien Testament. Il triomphe finalement de la mort et du tombeau et confie à Ses disciples un remarquable héritage, qui consiste à accomplir la plus grande mission de miséricorde de toute l’histoire.

Balayant le temps, d’éternité en éternité, le quatrième évangile lie le destin des Juifs et celui des Gentils (une partie de la création), à la résurrection du Logos incarné et crucifié.

L’auteur

Bien que le quatrième évangile ne mentionne jamais le nom de son auteur, il ne fait aucun doute qu’il s’agit de Jean, le disciple « bien-aimé ». Car seul un témoin oculaire, faisant partie du cercle étroit des disciples de Jésus (cf. 12.16 ; 13.29) serait en mesure de nous fournir des détails intimes que contient le livre. De plus, le discours indirect qui rapporte la participation de Jean tend à confirmer qu’il est bien cet auteur (1.37-40 ; 19.26 ; 20.2 : 4.8 ; 21.20, 23, 24). Un fragment d’une ancienne copie datant du début du deuxième siècle de notre ère montre que son original est, évidemment, plus vieux, et doit se situer pendant l’époque à laquelle a vécu l’apôtre. Les autorités conservatrices pensent que cet évangile fut écrit après les autres, et par conséquent entre l’an 70 (date de la chute de Jérusalem) et l’an 90 de notre ère.

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