Vue générale

Habacuc, le prophète-philosophe, est troublé par la grande perversité de Juda. Mais, à la différence de son contemporain, Jérémie, il est plus inquiet de ne pas voir Dieu exercer son jugement que du manque de repentance de son peuple. La destruction, la violence, et la violation de la loi de Dieu abondent, sans être jugées bien que le prophète implore ardemment le Seigneur, en lui demandant d’intervenir.

Dieu répond à Habacuc qu’il n’attendra pas longtemps une réponse : les Chaldéens féroces et cruels (les Babyloniens) vont servir de fouet par lequel Dieu punira Juda sous les yeux mêmes d’Habacuc.

Plutôt que d’alléger le fardeau du prophète, cette réponse le rend plus pesant. Habacuc se trouve, en effet, contrarié par le second problème : comment Dieu, dont les yeux sont trop purs pour contempler le mal, peut-il rester silencieux pendant qu’une nation méchante et sanguinaire dévore un peuple qui est plus juste qu’elle ? Le prophète recherche alors un endroit solitaire où il attendra la réponse du Seigneur.

La réponse se manifeste dans une des plus belles déclarations de toute l’Écriture : le juste vivra par sa foi (ou sa fidélité) ; le juste sera gardé au moment difficile, parce qu’il s’appuie sur Dieu. On pourra donc s’appuyer également sur Lui. Une juste rétribution sera accordée aux envahisseurs orgueilleux qui comprendront la vanité de la tyrannie et de l’idolâtrie. La réponse de Dieu se termine par un appel au silence universel devant le Dieu souverain.

Certains du triomphe final de la justice, le prophète élève son cœur dans la prière persuadé que Dieu accomplira de nouveau une œuvre grandiose comme Il le fit lors de l’Exode et sur le mont Sinaï. Après avoir dépeint la splendeur majestueuse du Tout-Puissant, Habacuc réaffirme sa confiance dans le Dieu de son salut, dans l’une des confessions les plus émouvantes de toutes l’Écriture.

L’auteur

Nous ne connaissons d’Habacuc que les qualités personnelles que nous révèle son livre. Il est le seul homme de l’Écriture à porter le nom d’Habacuc, qui signifie peut-être « embrassé » mais dérive plus probablement d’un nom de plante. Différentes dates, de 700 à 300 avant J.-C. ont été suggérées en ce qui concerne la composition de ce livre, mais la plus probable semble être située entre l’an 605, date de la victoire de Nebucadnetsar sur les Égyptiens à Karkemish en Syrie et l’an 597 qui vit les Babyloniens envahir Juda.

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